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Tendances

Pourquoi les fausses lunettes de vue cartonnent ?

Pendant longtemps, porter des lunettes de vue a été perçu comme un désavantage en matière de style. Mais depuis que les lunettes sont devenues ultra design et que les people, surtout les rappeurs, les ont adoptées, la donne a changé. Arborer des verres sans correction est désormais un signe de crédibilité fashion. Explications.

Pour s’assurer que quelque chose est dans l’air du temps, il suffit de vérifier si le rap, devenue la musique la plus écoutée en France et dans de nombreux pays, l’a adopté.

Les lunettes de soleil sont depuis les débuts du hip-hop l’apanage des rappeurs qui représentent une certaine idée du cool. Que ce soit Kanye West, Cardi B, Jay-Z, PNL, Kaaris ou Hamza, tous aiment les modèles rares et luxueux (Cartier, Louis Vuitton, Dita). Mais le style « premier de la classe/intello » associé aux lunettes de vue semblait quant à lui représenter l’antithèse de l’image décontractée du rappeur.

Depuis quelques années, la tendance s’inverse. On voit de plus en plus de rappeurs se mettre aux fausses lunettes de vue, sans être myopes ou avoir besoin de porter des verres spéciaux.

En France, c’est le cas de Booba, Niska, Ninho (dans le clip de « Tout en Gucci »), Zola, RK, Maes (dans la vidéo de « Madrina »), Lala &Ce, Wejdene, Chilla, Sianna ou encore Mister V… Aya Nakamura, Maes et Heuss l’Enfoiré ont été vus portant des lunettes sans correction chez Histoire d’Optic rue de la chapelle dans le 18ème arrondissement à Paris qui propose des onéreuses paires de Cazal ou de Hilton.

Les rappeurs affectionnent aussi le magasin Opticien d’Exception à Strasbourg spécialisé dans les montures de luxe vintage.

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© Jennifer Lopez / lunettes Quay Australia

Un marqueur d’originalité

Plusieurs raisons semblent expliquer cet engouement pour les fausses lunettes de vue.

La première est peut-être celle de vouloir brouiller les pistes en arborant ce qui symbolise l’étudiant studieux qui squatte les bancs de la FAC alors que le rap est vu comme la musique de la rue et de l’école buissonnière.

On peut aussi expliquer la folie des lunettes sans correction par l’originalité qu’elle confère. On voit tous les jours de nouvelles étoiles montantes tenter leur chance dans l’industrie de la musique. Dans cette jungle de talents, le look est primordial pour se démarquer.

De grosses lunettes au design percutant ou aux verres légèrement teintés donnera du cachet à une allure dont on se souviendra mieux. Plus la monture est chère, plus elle montrera, également, que le MC a réussi dans le rap game.

Et comme ces rappeurs sont idolâtrés, beaucoup de monde veulent leur ressembler et se procurer des fausses lunettes, comme eux.

On trouve d’ailleurs des lunettes aux verres transparents sans correction partout, que ce soit chez Zara, Asos, H&M ou Wish.

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© Sianna

Un symbole d’érudition

A côté des rappeurs, on a aussi vu d’autres stars (musiciens, sportifs, acteurs) ainsi que les influenceurs et les influenceuses porter des lunettes de vue, même s’ils n’en avaient pas besoin.

Les montures deviennent alors des accessoires de mode à part entière. Et une manière de combattre les clichés qui voudraient que les garçons et surtout les filles qui font attention à leur apparence seraient forcément idiots ou incultes.

Les lunettes sont synonymes d’érudition et de sérieux dans l’inconscient collectif. Pour l’influenceur ou la star, elles permettent de se crédibiliser en un clin d’œil face aux accusations de superficialité.

On a ainsi vu Justin Bieber, LeBron James, le joueur américain de basket-ball Russell Westbrook, Gwen Stefani, Madonna, Scarlett Johansson, Chiara Ferragni, Ariana Grande, Rita Ora, Dakota Johnson, Rihanna, Hailey Baldwin, Jennifer Lopez, Ashley Benson, Jessica Alba, Cara Delevingne, Kendall Jenner, Gigi et Bella Hadid ou encore Emily Ratajkowski s’emparer de fausses lunettes de vue.

Mais celles-ci peuvent aussi avoir un intérêt comme cacher des défauts (les cernes notamment), limiter l’effet des UV ou protéger de la lumière des écrans si on les choisit spécialement adaptées à la lumière bleue.

Belles, et pas si inutiles, donc.

Écrit par Violaine Schutz