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Tendances

L’art de l’Upcycling dans la Mode : Rencontre avec Rubi Pigeon

Rubi Pigeon est une créatrice de contenus, de 26 ans, qui partage sur les réseaux sociaux ses looks pointus, son mode de consommation responsable, sa passion pour les pièces de seconde main, mais aussi la façon dont elle se les approprie et les modifie, selon ses envies. Une créativité débordante qui lui vaut le statut de « reine de l’upcycling ». Ce terme anglais désigne le fait de modifier et revaloriser un produit déjà existant, mais inutilisé. En 2019, toujours dans une démarche de proposer une vision plus consciente de la mode, elle crée, Rusmin, une marque de vêtements et d’accessoires upcyclés. Dans le cadre de la sortie et de la mise en ligne de sa nouvelle gamme de montures, EYESEEmag est allé à la rencontre de cette prolifique entrepreneuse pour parler style, vintage, récup’ ainsi que lunetterie, bien évidemment !

– interviewée par Charlotte Médot –

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Comment a débuté votre attrait pour la mode ? Vous avez un souvenir en tête ?

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Tout a commencé avec le déguisement. J’adorais ça et je me souviens encore de ceux que ma mère m’avait cousus, notamment mon costume de Winx. Je l’aimais tellement que je voulais le porter tout le temps. C’est mon déclic, car pour moi la mode est comme un déguisement. Après il y a eu la découverte des grands photographes,comme David LaChapelle, dont j’admire beaucoup le travail.

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Comment définiriez-vous votre style ?

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C’est confortable, joyeux, créatif et évolutif. Je n’aime pas me mettre de limites, je porte ce qui m’inspire sur le moment. Je m’amuse et c’est tout ce qui m’importe !

Femme assise à un bureau, les jambes croisées, portant des lunettes de vue bleues et lisant un livre.

© Rubi Pigeon

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Sur vos réseaux, vous partagez votre mode de consommation et vos looks responsables. Ces derniers sont très souvent constitués de vêtements chinés, comment parvenez-vous à dénicher toutes ces pépites et à leur offrir une seconde vie ?

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Il faut être créatif ! Je passe beaucoup de temps à chiner, c’est vraiment une passion et en plus, c’est devenu mon métier. Je regarde souvent les applis de seconde main et les réseaux sociaux. Par exemple, je m’inspire beaucoup de ce que je partage sur mon autre compte @dress4unot4them. Ensuite, quand j’achète une pièce, je pense et je constitue déjà les différents looks que je vais pouvoir créer avec. Puis, j’aime beaucoup louer des vêtements, je trouve que c’est une chouette façon d’expérimenter.

Femme concentrée travaillant sur des documents avec des lunettes de vue noires à monture épaisse

© Rubi Pigeon

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En parlant de seconde vie, vous êtes aussi une grande adepte de l’upcycling (le recyclage valorisant en français), d’où vient cette passion ?

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C’est venu très naturellement, par nécessité. Avec ma sœur Yasmin, on avait monté une friperie en ligne sur Depop, c’est comme Vinted, mais en plus pointu. J’utilisais les invendus, je les retravaillais, avec mes ciseaux et ma machine à coudre,afin de changer leur style. Ça a tellement plu qu’on n’a fini par ne vendre que des modèles upcyclés. Le fait de recycler est une solution aux problématiques actuelles. L’industrie de la mode est très polluante et moi, j’essaye de faire des choses qui ont du sens.

interviewer-ESM

De cet amour pour l’upcycling est née Rusmin, votre marque de quoi. Quelle est son histoire ? Comment vous êtes-vous lancée ?

interviewe-rubi-pigeon

C’est la continuité de notre projet. À l’époque, on ne vendait que des produits recyclés à partir de vêtements existants, mais maintenant, on peut aussi produire plusieurs séries de produits à base de fins de rouleaux ou de chutes de tissus. Avec Rusmin, on jongle entre ces deux possibilités. Le seul but est de proposer des pièces à partir d’éléments qui existent déjà. Elles ont toutes une histoire, rien n’est neuf. On propose également des ateliers pour transmettre, apprendre aux gens à consommer de façon responsable et redorer l’image de la seconde-main.

interviewer-ESM

Et puis, vous proposez des lunettes, comment avez-vous réussi à mêler recyclage et création de montures ?

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C’est assez simple puisque l’avantage de l’Acétate, c’est que ça fond et qu’ensuite, on peut le remodeler à sa guise. Nous, on a récupéré, dans des usines du Jura, des plaquettes qui n’étaient pas utilisées depuis vingt ans. C’était un stock dormant. Bon, le seul désavantage, c’est qu’on est un peu limité en termes de couleurs et d’approvisionnement, mais on a réussi à développer de belles paires.

Lunettes de vue en plastique avec dégradé de couleur rose et marron et branches fines.

© Rubi Pigeon

interviewer-ESM

D’ailleurs, pourriez-vous me parler de leur design, quelles ont été vos inspirations ?

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Alors, je suis allée puiser dans le style années 90, 2000 avec comme référence principale le film American Psycho et son esthétique très corporate, très vie de bureau. Plus généralement, j’ai voulu utiliser et mélanger tout ce que j’aimais durant ces périodes. La forme de la monture est très carrée, assez simple, mais avec un léger effet papillon. La paire se décline ensuite en plusieurs coloris. Elle incarne tout ce que j’aime, j’adore le résultat et je porte ces lunettes tout le temps ! C’est mon seul objectif maintenant, je veux uniquement créer des produits que je peux porter au quotidien.

Lunettes de vue transparentes à monture violette posées sur un fond blanc.

© Rubi Pigeon

interviewer-ESM

Mi-février, vous avez dévoilé un nouveau drop de vos lunettes, pouvez-vous nous en dire plus ?

interviewe-rubi-pigeon

Jusqu’ici, on proposait les paires en solaires, mais durant l’hiver, je trouvais que ça n’avait plus vraiment de sens. On a donc dévoilé nos paires signatures équipées de verres d’écran, à la fois anti-reflet et anti-lumière bleue. Pour des personnes qui, comme moi, passent beaucoup de temps derrière l’ordinateur, c’est vraiment parfait ! Les verres sont fabriqués en Italie, par Divel. Ce sont les seuls éléments qui sont neufs, car on recherchait de la qualité. Tous les modèles sont disponibles sur notre site Rusmin, sur celui de la marque Amaury Paris ainsi que dans leur boutique.

interviewer-ESM

Allez, on est sympas, on vous donne le lien pour découvrir la collection, c’est juste ici.