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Culture lunettes

Steve McQueen et ses Persol 714 : retour sur une histoire de style mythique

Est-ce la star qui crée le style ou le style qui crée la star ? Difficile de répondre à cette question quand il s’agit de Steve McQueen et de ses Persol 714, des lunettes de soleil aux reflets bleus comme les yeux enjôleurs de l’acteur. Récit de deux mythes, étroitement liés.

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1968, Steve McQueen débarque sur un plateau de cinéma, des Persol 714 sur le nez. Nous sommes sur le tournage de L’Affaire Thomas Crown de Norman Jewison et l’acteur est sur le point de propulser les Persol au rang de légende tout en renforçant la sienne. Si la marque de lunettes italienne possédait déjà une belle renommée, elle est devenue mythique une fois portée par le « King of Cool ». Une histoire de style, renforcée par l’aura d’Hollywood et le charme de la star, qui perdure encore aujourd’hui. Beaucoup d’autres stars se sont laissé séduire par l’élégance ingénieuse des Persol comme Greta Garbo, Tom Cruise ou encore Daniel Craig, qui les a enfilés en même temps que son costume d’agent secret dans Casino Royale, mais aussi George Clooney, qui manigançait ses combines derrière des Persol 2157 dans Ocean’s Thirteen. Pourtant, la binocle, et en particulier le modèle 714, restera à jamais liée à Steve McQueen.

Un acteur bien luné

Des lunettes de soleil devenues mythiques au cinéma, il y en a beaucoup. Mais l’histoire qui relie Steve McQueen aux Persol va bien au-delà de quelques scènes derrière la caméra. L’acteur est tout simplement fou de la marque de lunettes italienne, qu’il porte aussi bien dans la vie qu’à l’écran. Il se reconnait dans ses valeurs, d’autant qu’il est passionné de sports automobiles, la première spécialité de Persol qui était avant tout destiné à protéger les yeux des fans du volant. La star hollywoodienne possède d’ailleurs une belle collection et réussit à les imposer dans L’Affaire Thomas Crown, à une époque où les sponsorts ne font pas encore la loi dans le choix des accessoires. Dans le film, il campe un milliardaire dont la vie est aussi ennuyeuse que son compte en banque est rempli, et qui décide d’organiser un casse pour pimenter un peu son quotidien. L’acteur cache ses yeux azur sous une paire de Persol 714 aux verres bleutés pour mieux observer le regard dangereusement séduisant de Faye Dunaway… La monture fait tout de suite mouche, aussi raffinée que l’acteur, réputé pour son style et élevé au rand d’icone mode dans les années 70. Elle intrigue aussi pour sa particularité inédite : elle peut se replier jusqu’à atteindre la taille d’un seul verre, une innovation technologique unique à l’époque.

Le clin d’œil de Persol

Il n’en fallait pas plus pour que toute une génération soit marquée et que l’âme de McQueen se retrouve gravée dans l’histoire de la marque. En 2010, pour rendre hommage à l’acteur décédé 30 ans plus tôt, Persol relance son modèle préféré en édition limitée au nom de PO 174 SM, ses initiales. Le système pliable a été retravaillé pour plus de facilité et le nom de l’acteur est inscrit sur le côté intérieur des branches.

Pour ceux qui rêveraient de se procurer l’une des solaires Persol portées par l’acteur, il faut savoir qu’une vente aux enchères a déjà eu lieu en 2006. L’heureux nouveau propriétaire a réussi à rafler la paire pour la modique somme de 70.200$… Heureusement, certains opticiens collectionneurs de lunettes vintage permettent de retrouver des paires d’époque à prix (beaucoup) plus abordable.

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Elégance et innovations : une marque de lunettes légendaire

Bien avant de se retrouver sur le nez des plus célèbres stars, la Persol est avant tout un bijou d’innovation né en 1917 à Turin en Italie. A l’origine de cette marque mythique, Giuseppe Ratti, photographe et propriétaire d’un magasin d’optique. Non content de ses deux occupations, M. Ratti voulait avant tout révolutionner le monde de la lunette au moyen de procédés jusqu’alors inédits. Son premier modèle, Protector, est dédié aux aviateurs et aux sports de vitesse. Son confort et ses qualités protectrices en font rapidement un objet très sollicité, notamment par l’armée. En 1930, Giuseppe Ratti, toujours insatiable, décide de se lancer dans les lunettes de soleil. La marque Persol, contraction de « per il sol » ou « pour le soleil » en italien, était née.

Toujours pas d’Hollywood en vue puisque le premier modèle, le 649 était d’abord destiné aux conducteurs de tram de Turin. Grâce à sa forme ample, il leur permettait de se protéger de l’air et de la poussière. Déjà, les Persol se distinguent par plusieurs innovations importantes comme le Meflecto, premier système de branches flexibles au monde, qui permet de s’adapter à chaque forme de visage et diminue considérablement la pression exercée sur les tempes. C’est aussi l’apparition de la fameuse Flèche Suprême qui devint l’un des signes distinctifs de Persol. Le symbole, que l’on retrouve au niveau des charnières, est inspiré du glaive des guerriers de l’Antiquité. En 1961, la donne change lorsque la Persol 649 est portée par le grand Marcello Mastroianni dans le film Divorce à l’italienne. C’est le début d’une longue histoire d’amour entre la Persol et Hollywood, dont le point d’orgue restera, vous l’aurez compris, celle entre Steve McQueen et ses solaires. Si vous doutez encore du lien unique qui peut lier une star à ses lunettes, allez faire un tour du côté de ces citations de stars dédiées à leurs binocles.

Découvrez la réédition des Persol 714 ici.

Écrit par Clara Crochemore