Mais qu’est-ce-que la tendance Camp?

Certains historiens de l’art considèrent que le terme anglais « camp » viendrait du français « se camper » et on se dit que c’est assez plausible quand on connait un peu cette forme d’expression riche en couleur et en théâtralité. Le Camp qui a comme caractéristiques premières l’ironie, l’humour, l’esthétisme mais aussi l’extravagance pour ne citer qu’elles a toujours fait parler et de façon marquée à la fin des années 1960. En effet, c’est l’essai « Notes on ‘Camp’ » que Susan Sontag, romancière et grande militante américaine, a écrit en 1964 qui a servi de base à l’exposition qui se tenait jusqu’en septembre dernier au Metropolitan Museum of Art, Camp: Notes on Fashion. Le Camp était d’ailleurs à l’honneur lors du Met Gala 2019, l’un des événements new-yorkais les plus mondains et spectaculaires. Dans son essai, Susan Sontag tente de définir comment l’ironie, l’humour, la parodie et l’exagération s’expriment à travers la mode. Elle considérait, par exemple, le Camp comme « le dandysme à l’ère de la culture de masse » ou encore comme « l’esprit de l’extravagance ». Alessandro Michele, directeur artistique de la maison italienne Gucci, qui a remis le Camp au centre des collections de la marque, déclarait à nos collèges de la version américaine de Vogue que « l’essai de Susan Sontag exprime parfaitement ce que le Camp est pour (lui) : c’est-à-dire la capacité unique à combiner l’art et la pop culture ».

Le kitschissime Camp

 Vient le moment où vous vous demandez ce que le Camp peut bien avoir affaire avec le monde des lunettes. Il est vrai que lorsqu’on parle de cette tendance, on pense plutôt à des vêtements riches en couleurs et en originalité. On peut également avoir en tête des maquillages extravagants ou encore des perruques dignes d’une Marie-Antoinette à ses heures de gloire. Et pourtant, photos à l’appui, certains modèles de lunettes se prêtent à merveille au jeu du kitsch et de la démesure.

1. RuPaul en Zaldy au MET Gala 2019. Lunettes YSL (SL 213 LILY TIGER)

RuPaul célèbre drag queen américaine porte un costume Zaldy zébré qui nous a drôlement fait penser à cette paire de lunettes de soleil fuschia, en forme de cat-eye de chez Yves Saint Laurent. Grrrrr…

2. Sarah Jessica Parker en Dolce & Gabbana au MET Gala 2018. Lunettes D&G (Butterfly)

Sarah Jessica Parker qu’on a adoré voir dans Sex and the City, Manholo Blahnik aux pieds, porte ici une robe Dolce & Gabbana très baroque. Elle a épaté la galerie avec cette tenue au MET Gala 2018 qui portait sur le thème de la religion. Pourtant, force est de constater qu’on est bien dans la tendance Camp. C’est sans difficulté que nous avons trouvé une paire de lunettes de la même célèbre marque italienne qui aurait pu compléter sa tenue dans un souci d’extravagance. Ce modèle papillon est orné de cristaux et de ce que D&G appelle « cuore sacro », une sacrée monture !

3. Katy Perry en Moschino. Lunettes D&G (Squared)

La chanteuse s’est transformée en lustre le temps d’une soirée. Habillée par la maison Moschino, elle a illuminé le MET et de peur qu’elle ne s’abîme les yeux on aurait très bien pu lui proposer de porter cette jolie paire de lunettes de soleil Dolce and Gabbana qui existe d’ailleurs aussi en gris, bleu clair et bordeaux.

4. Cara Delevingne en Dior. Lunettes Gucci (collection Cruise 2020)

La mannequin et actrice Cara Delevingne porte une mini robe Dior assortie de collants à rayures multicolores. On n’a pu s’empêcher de penser aux lunettes de soleil masque de la collection Cruise 2020 de Gucci. Présentées sur les podiums du musée du Capitole à Rome, leur forme papillon en séduira plus d’une ou d’un ! En somme, un accessoire pour sortir du lot.

5. Cardi B en Thom Browne. Lunettes Caroline Abram (Beverly)

La rappeuse Cardi B, qui n’hésite pas à se faire remarquer à chacune de ses sorties, a mis la barre très haut lors du dernier MET Gala en portant une création Thom Browne. Difficile de trouver une paire de lunettes aussi extravagante et démesurée que sa robe. Et pourtant les Beverly de chez Caroline Abram seraient parfaitement dans le thème.

Écrit par Kahina Boudjidj